Les Forges de Baignes
Juin 2021, ma semaine dans la région de Vesoul (Schlitteurs et Fleischnakas et Lion et Châteaux) à été marquée par une visite particulière et privée 😀.
Celle des Forges de Baignes
BAIGNES
Situé dans le département de la Haute-Saône, en région Bourgogne-Franche-Comté à 15 minutes de Vesoul au sein d’un vallon boisé, c’est une petite commune d’environ 100 habitants
Baignes doit son origine (et son nom) à d'anciens bains dont on voit encore les vestiges. Ceux-ci étaient alimentés par une exsurgence d’eau souterraine la Font dont l'eau bouillonnante jaillit encore en période de crue, sortant d'un trou en forme d'entonnoir et qui alimente la rivière la Baignotte.
Les anciennes forges de Baignes s’érigent au centre du village comme l’une des plus belles illustrations de la prospère activité sidérurgique de Haute-Saône au cours des siècles précédents et comme un exceptionnel exemple d’architecture industrielle du XVIIIe siècle.
Un peu d'Histoire
L'existence des Forges est attestée en 1549 dates à laquelle elles sont exploités par Jean et François Vatel. A la fin du XVIIe siècle l'établissement comprend un haut-fourneau et un moulin situé à la source de la baignotte, et une forge situé 500 m en aval au lieu-dit petit baigne.
Gédéon Rocher acquiert le haut-fourneau en 1700 et ses héritiers achètent la forge en 1733. En 1744 l'usine se compose d'un haut fourneau, d'une forge et d'une fonderie laquelle disparaît avant 1772.
En 1757 l'usine produit 150 milliers de fers, expédiés dans les salines et de la fonte convertie en bombes et boulets.
En 1789, 123 ouvriers travaillaient dans l’usine sans compter les nombreuses personnes qui intervenaient occasionnellement pour le transport ou la fabrication du charbon de bois.
C’est à cette époque d’apogée que fut édifié l’exceptionnel site architectural de Baignes
Martine, maître des clés
Les travaux de restructuration du site, entrepris vers 1795 , furent commandités par le Maître de Forges Claude-François Rochet. Cette restructuration ne concerna que le site du haut fourneau.
L’originalité du site architectural de Baignes
Le site présente une évidente similitude avec les Salines Royales d’Arc-et-Senans construites par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux de 1775 à 1779, soit quelques années avant l’édification du site de Baignes.
Sa ressemblance avec le modèle architectural, grandiose et royal des Salines, et sa disposition spatiale des bâtiments en demi-cercle ne laisse pas de surprendre pour une usine métallurgique appartenant à un « simple » Maître de forges.
Les logements ouvrier présentent une certaine originalité et un progrès relatif.
Traditionnellement d’un seul niveau, à Baignes ils jouissent d’un rez-de-chaussée et d’ un demi-niveau supérieur, ce qui permettait de loger des familles souvent nombreuses.
Reconversion de l’activité en fonderie de seconde fusion.
Au XIX° siècle, l’usage du coke (au lieu du charbon de bois) et l’innovation de la machine à vapeur se répandent en Europe et en France. La métallurgie comtoise résiste à adopter cette modernisation qui permet pourtant une production de masse bien supérieure.
Face à ces difficultés croissantes et à cette nouvelle concurrence de la production au coke, l’industrie haut-saônoise va être anéantie.
Quelques usines, dont les Forges de Baignes, réussirent à survivre grâce à une reconversion de leur activité.
L’usine continuait à produire de la fonte, mais le haut fourneau
est remplacé par des cubilots et la production de l’usine change radicalement : elle s’oriente vers une production d’objets moulés très divers essentiellement d’usage domestique ( fourneaux, lessiveuses, fers à repasser, poids pour balances, gaufriers, marmites, auges, etc…)
Ma visite se fait gâce à Belle Soeur Martine, qui avec Dominique, font partie de l'association Pour Les Forges de Baignes (association loi 1901) qui s'est fixé comme objectif de
faire connaître, valoriser, dans la mesure de leurs moyens et animer, par des actions culturelles et festives ce site exceptionnel.
Un peu partout se trouve des panneaux explicatifs
Naissance d'une sculpture
Depuis la création de l’Association Pour les Forges de Baignes, les membres envisageaient la création d’une œuvre d’art sur le site de Baignes, une œuvre d’art qui représenterait une scène de fondeurs-mouleurs au travail.
Avec la collaboration du Sculpteur sur fer Jean-Michel OUDOT, l'entreprise MBM (Métallerie Bernard Mercier) et le Lycée Professionnel Luxembourg de Vesoul, la réalisation fut possible.
Découvrez toute l'histoire de cette sculpture dans ce document :
https://afb70.wordpress.com/fete-du-patrimoine-industriel-2015/
Si vous allez dans cette région, n'hésitez pas à venir voir ce site exceptionnel et profiter d'une visites commentées gratuites du site.
Organisées par l’ASSOCIATION POUR LES FORGES DE BAIGNES, et d’une durée d’1h15 environ, ces visites commentées et illustrées retracent
- au long d’un parcours sur les extérieurs du site - l’évolution de l’ activité sidérurgique de Baignes et de la Haute–Saône tout en évoquant les facteurs naturels, humains et économiques d’un tel développement ainsi que les caractéristiques de cette remarquable architecture industrielle du 18ème siècle.
La visite inclut l'entrée dans le "Bâtiment des machines". Une exposition permanente présente des documents d'archives, une superbe collection de fondeur-mouleur, des pièces de fonderie, des échantillons de minerai, des moules, etc...
Pour réaliser cet article je me suis servi des explications de Martine,
des infos trouvées sur le site de l'association => Association Les Forges de Baignes
D'informations piochées sur le site : Centre de documentation Culture.gouv
En espérant vous avoir donné envie d'y aller.....
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