Une journée dans le Perche
Cela faisait longtemps que ça me titillait... C'est fait (en partie).
Découvrir le Perche
Créé le 16 janvier 1998 sur la base de 118 communes, le Parc élargit ses frontières et en rassemble aujourd'hui 126.
Le Perche, ancienne province française en renouveau, se distingue par une forte identité géographique, historique, paysagère et architecturale.
Son patrimoine se caractérise par des milieux naturels diversifiés : bocages bordés de haies, prairies, 36 000 hectares de forêts, étangs et milieux humides, coteaux et landes abritant plus de 1 200 espèces végétales, et une faune variée dont une trentaine d’espèces reconnues d’intérêt européen.
Le patrimoine du Perche se caractérise également par son bâti remarquable : manoirs, superbes corps de ferme et villages de charme. L’identité percheronne s’exprime également à travers des coutumes, des manifestations locales, des activités traditionnelles et des arts populaires
Une boucle Nogent-Le-Rotrou, Thiron-Gardais, Mortagne au Perche, La Perrière. La boucle de départ était plus importante, nous devions remonter jusqu'à Senonche, la Ferté-Vidame et Tourouvre, mais ce parcours était trop ambitieux sur une journée.
Nogent le Rotrou
Sur les rives de la vallée de l’Huisne, la capitale du Perche s’étend autour du château Saint-Jean (XIe, XIIIe et XVe s.) et de l’abbaye Saint-Denis.
Au XIIe siècle, la ville prit le nom de ses premiers seigneurs, les Rotrou. Le château, après le mort du dernier Rotrou en 1226, passa de famille en famille.
Nogent-le-Rotrou changea plusieurs fois de nom. Lorsque Sully acheta le château des Rotrou en 1624 la ville devint Nogent-le-Béthune. A la Révolution, elle s’appela Nogent-le-Républicain et son château, tombé aux mains des patriotes, fut transformé en prison.
En 1890, Nogent était déjà la ville la plus importante du Perche avec 8 372 habitants ; elle en compte
maintenant près de 12 000.
Nous faisons un parcours qui s'appelle Circuit Moyen Age et Renaissance - 3km.
Nous commençons par l'église Notre Dame
L'église n'a pas de clocher du fait de l'intransigeance des moines du prieuré Saint-Denis qui ne voulaient pas voir un clocher plus haut que le leur. Elle possède dans le toit deux cloches datant de 1854 : Jacques d'un diamètre de 73 cm et Marie d'un diamètre de 1 m.
L'église abrite une partie de l'ancien mobilier de l'église Notre-Dame des Marais dont l'ensemble des statues de la nativité. Ce groupe avait été commandé par le comte et la comtesse de Soisson, seigneurs de Nogent, afin de célébrer la naissance de leur premier fils en 1604.
Dans cette scène appelée "l'adoration des bergers" les différents personnages ont le portrait des membres de la
famille des commanditaires et de Henri IV.
Le tombeau de Sully
Derrière l'église Notre-Dame se situe le somptueux tombeau du Duc de Sully et de son épouse Rachel de Cochefilet réalisé en marbre blanc vers 1642. Il rappelle la grandeur de l'ancien surintendant général, seigneur de Nogent le Rotrou.
Petite parenthèse
Je trouve très sympa la concordance des plaques devant l'entrée du tombeau
On ouvre le tombeau pour faire les soins.... ou????....
Nous arrivons au château Saint Jean
A la fin du Xème siècle, le comte de Chartres y installa l’un de ses fidèles nommé ROTROLDUS dans le but de contenir les assauts normands.
Un donjon de pierre remplaça alors de probables constructions de bois. Puis, les XIIème et XIIIème siècles virent l’ajout de sept tours et d’un mur d’enceinte. Pendant la guerre de Cent Ans, il fut pris par les anglais et brûlé.
Pendant la Renaissance, les Demoiselles d’Armagnac firent restaurer les deux tours d’entrée, leur donnant leur aspect actuel, puis la citadelle fut prise pour la dernière fois pendant les guerres de religion.
A la Révolution, il servit de prison avant d’être racheté plusieurs fois par des propriétaires qui essayèrent parfois de le restaurer, et même de le détruire !
Actuellement propriété de la ville, le château-musée Saint Jean abrite des salles d’expositions et le musée sur la vie du Perche au XIXème siècle.
Le château Saint-Jean, construit sur le bord sud-ouest du plateau, ne possédait qu’un seul accès sur la vallée de l’Huisne (actuellement la rue du Château).
Le chemin était très éloigné des habitants qui se trouvaient au pied du donjon (actuel quartier du Pâty). Au début du XVIème siècle, pour faciliter les allées et venues du bourg au plateau, les moines de la collégiale Saint Jean firent construire 155 marches parallèlement au « chemin des chevaux de Saint-Jean ».
La maison du bailli
Pierre Durand homme de grand esprit fut bailli du prieuré Saint-Denis puis de la ville de Nogent-le-Rotrou en 1568. Il vécut dans cet hôtel de style Renaissance avec son épouse Blanche Febvrier, fille du lieutenant au bailliage de Rémalard. Cette demeure abritait les commissaires au Roi à la rédaction des Coutumes (code civil).
Sur le fronton cette inscription en jeu de mot
" De Pierre Blanche
Durand Febvrier
Je fu faicte 1542 "
Le Porche Saint Laurent était l’entrée de l’abbaye Saint Denis fondée au XIIème s par Geoffroy III, en signe de repentir.
Sous les arcs se trouve l’ancienne boîte aux lettres où l’on déposait la correspondance aux moines. Au dessus, le prieuré, logis du prévôt (actuellement demeure privée), permettait de surveiller l’église Saint Laurent par une fenêtre.
L’Eglise Saint Laurent accolée au porche, fût d’abord une chapelle dédiée à Sainte MarieMadeleine.
Le kiosque à musique a été édifié en 1901 par Monsieur Gaté-Richard, le père de Camille Gaté.
Camille Gaté, sculpteur et tanneur, est né à Nogent-le-Rotrou le 14 avril 1856.
Après des études au Collège de la ville, il fonde le journal Le Républicain de Nogent et se consacre en 1884 à ses premières sculptures, prenant les ouvriers de la tannerie familiale comme modèles.
Plusieurs fois « médaillé » dans différents salons avec notamment Les chiens de relais en 1885 et les chiens ratiers en 1887, il abandonne la sculpture animalière pour s’adonner essentiellement aux bustes et sculptures allégoriques, témoignages de son environnement familial, social, politique et philosophique.
Nous revenons à notre point de départ
Nous prenons la direction de Thiron-Gardais
Aux portes du Perche, le bourg de Thiron-Gardais est né de l'implantation d'une abbaye fondée par Bernard de Ponthieu (né dans la Somme). L'ancienne abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron exerça son influence dans toute la moitié nord de la France et jusqu’aux Hautes-Terres d’Écosse.
Cette prospérité et ce rayonnement sont tombés dans l’oubli et il ne reste pour témoin que la longue nef romane de l’église abbatiale, la grange aux dîmes, le collège militaire ou les dépendances.
L'église abbatiale (12e siècle) est toujours vouée au culte. Lieu de pèlerinage, sur le Chemin de Chartres au Mont Saint-Michel.
Aujourd'hui, le bâtiment est en péril. Fermé en 2007, une batterie d'étaiement soutient, tant bien que mal, le mur Nord de l'édifice qui menace de s'effondrer.
Ce samedi, des personnes sont présentent et préparent la célébration d'un mariage.
Les travaux ont permis jusqu'à maintenant de maintenir l'ouverture, mais jusqu'à quand ? Il est urgent d'agir pour sauver de la destruction cette église abbatiale qui vient de fêter son 900ème anniversaire.
Ce qui est sur, c'est que je ne monterai dans le haut de l'échelle
Propriété privée depuis la Révolution Française, l’ancien Collège Royal Militaire de l’Abbaye a été acheté par le Conseil Général d’Eure-et-Loir en 2005 afin de recréer un ensemble architecture autour de l’ancienne abbaye de Tiron. Il est vendu à l'animateur de télévision Stéphane Bern en 2013.
La grange aux dîmes fait partie du domaine de l'abbaye, les moines y entreposaient la dîme des paysans.
Les Jardins Thématiques de l’abbaye, d’inspiration médiévale, agrémente un parc de 4 hectares
De l'autre coté de la route en face du domaine, un joli plan d'eau plein de nénuphars
Une pause déjeuner à Condé sur Huisne, au bien nommée Relais du Perche, où en dessert un sablé recouvert de pommes caramélisées recouvertes de chantilly et caramel au beurre salé à ravi nos papilles, puis nous arrivons à
Mortagne au Perche
La halle aux grains
un imposant édifice à arcades, surmonté d’un clocheton et d’une horloge,
Il date du XIXe siècle (1822 ou 1882 selon les sources !).
Le rez-de chaussée était utilisé comme halle aux grains tandis que l’étage faisait office de halle aux toiles et de salle
de spectacle. On voit encore l’inscription « Théâtre » au-dessus d’une entrée.
Maintenant cette halle héberge une médiathèque avec un espace numérique.
Devant l’écrit, l'image et le son forment le triptyque culturel de la médiathèque et sont représentés par des sculptures de l'artiste percheron Jean-Alexandre Delattre.
Des œuvres métalliques à regarder, jusque dans les détails, avec les yeux de l’enfance tant elles sont poétiques et pleines de joie.
L'église Notre Dame
La maison des Comtes du Perche et la porte Saint Denis
Cette maison, en partie enchâssée dans des habitations voisines, a été construite à la fin du 16e siècle. A cette époque, son arrière s'appuyait sur l'une des 3 portes de l'enceinte fortifiée dite "du Fort Toussaint".
Elle aurait reçu la visite de Henri IV en 1599 d'où son nom…
La maison du doyen Toussaint
Cette demeure a été édifiée dans le dernier quart du XVe siècle pour le Doyen de la Collégiale. Couverte partiellement d’un crêpi, elle laisse tout de même profiter largement de sa pierre blanche et du grison, pierre locale sombre contenant du minerai de fer.
La construction s’appuie au nord sur une des tours d’angle de l’enceinte fortifiée de la ville. La tourelle octogonale abrite un escalier à vis.
Sur la place du Tribunal
Dans la ruelle aux chevaux
Une sculpture représentant le philosophe Alain qui est né à Mortagne.
Au milieu trône ce tilleul vraiment magnifique
Pour arriver à la dernière étape de notre boucle nous passons devant le château de Montimer
face à nous les collines du Perche
Et non loin, La Perrière
Le village de La Perrière est l’un des rares de l’Orne à être protégé par une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).
En 2013, La Perrière a participé à la deuxième saison de l’émission de France 2 « Le Village préféré des Français »présenté par le percheron d’adoption Stéphane Bern.
Le bourg a été retenu pour représenter la région Basse-Normandie. Son patrimoine historique, l’authenticité de ses ruelles bordées de ses maisons aux façades colorées,
ses imposantes bâtisses,
sa tradition du filet,
son passé industriel, son dynamique rendez-vous annuel du marché d’art contemporain et son panorama imprenable du site de l’Eperon ont été présentés. Une belle vitrine pour un beau village.
Un très joli village qui mérité son appellation de petite cité de caractère.
Voilà, il est temps de prendre la route du retour.
Une bien belle journée
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