Hiver 2025 : Remparts et Bastides
J'avais terminé mon précédent article à Vayres sur les bords de la Dordogne, et il me restait 225KM à parcourir jusqu'à Salies de Béarn.
Ici Ma première semaine
Mon étape suivante est
Cadillac sur Garonne
Située dans le territoire nommé Entre-Deux-Mers, elle possède le label de Petites cités de caractère.
Fondée en 1280 par Jean de Grailly pour le roi d’Angleterre Henri III, Cadillac-sur-Garonne est l’une des 8 bastides que compte la Gironde.
Son plan géométrique typique, avec des voies perpendiculaires et une place centrale, témoigne de son rôle stratégique au Moyen Âge.
Je rentre dans la ville par la porte de la mer.
Construite au XIVe siècle, elle a longtemps servi de principal point de contrôle des marchandises et des voyageurs arrivant par la Garonne.
A l'intérieur une échelle des crues de la Garonne et des panneaux explicatifs que je trouverais un peu partout dans la ville.
Je longe un petite partie des anciens remparts construit de 1315 à 1370 pour atteindre la place centrale.
Les arcades ou couverts bordaient à l’origine les 4 côtés de la place
j'arrive à l'église Saint-Blaise et Saint-Martin
Je ne pouvais manquer de visiter le château des Ducs d'Epernon.
Début 17è siècle, le 1er duc d’Epernon, cadet de Gascogne précurseur des mousquetaires, commande ce château qui recevra Louis XIII, Anne d’Autriche, Richelieu, Mazarin et Louis XIV.
Il deviendra une prison pour femmes au 19è siècle.
Au milieu de la cour d'honneur une oeuvre monumentale moderne.
Le carrosse de Xavier Veilhan.
Le Carrosse, qui exprime une notion de vitesse avec ses chevaux au galop, pourrait aussi évoquer la fuite de Louis XVI au moment de la Révolution française. La couleur violette, associée au deuil royal sous l’Ancien Régime, participe à l’étrangeté de cet équipage spectral, sans cocher ni voyageur.
Jusqu’au printemps 2026, la manifestation Biens venus! invite la création contemporaine au cœur de sept monuments emblématiques du patrimoine français.
Dans chaque pièce, ce qui m'a le plus impressionnée ce sont les cheminées.
Au dernier étage, sous les combles, ont été aménagé des box individuels grillagés où était placées les mineures quand le château devient une prison pour femmes en 1818, puis une école de "préservation" en 1891.
Elles sont vagabondes, mauvaises filles, infanticides ou placées par le père, qui à tous pouvoirs. En 1928, un incendie, sans doute dû à une mutinerie, ravage une partie nord du château.
Les différents rapports d'inspection à la fin des années 1930 décrivent un lieu de maltraitance institutionnelle dénoncé dans le cadre des campagnes de presse contre "les bagnes d'enfants", ce que reprend en 1944 le Dr Blouin, médecin de l'établissement, qui n'hésite pas à écrire : "Elles ne sont pas vêtues, leur cachot est un parc à cochons et leur dortoir un pigeonnier."
L'institution ferme en 1952 après 2 suicides de pupilles.
Au sous sol, les salles servent de réfectoire pour la prison après avoir abrité les cuisines du château.
Belle visite et l'histoire de la période prison et école de "préservation" est très intéressante.
Je ressort du centre de la ville par la porte de l'horloge.
Quand j'ai cherché ce qu'il y avait à visiter à Cadillac, un "monument" m'a interpellé et je vais faire un détour hors les murs pour visiter
Le cimetière des oubliés
Situé à l’écart des sentiers battus, c'est un lieu de mémoire émouvant et respecté. Jadis destiné aux marginaux et aux exclus, ce cimetière raconte une histoire méconnue de Cadillac.
Ce cimetière, bien que modeste, possède une ambiance unique.
C'est au lendemain de la première Guerre mondiale que l'habitude a été prise d'enterrer ici les fous qui passaient de vie à trépas derrière les murs de l'asile.
Au fond le mur de clôture
Les anciens combattants ayant perdu la raison dans les tranchées s'appelaient alors « les mutilés du cerveau ». Ils ont été les premiers à se fondre dans ces arpents de terre. Ils seront suivis sous l'Occupation par les centaines d'internés emportés par la famine et les privations. Bien d'autres les accompagneront ensuite pour des obsèques célébrées sans fleurs ni couronnes, dans un silence polaire.
Dessus sont inscrits, par année, les noms des oubliés
Le cimetière est inscrit au titre des monuments historiques par arrêtés des et pour son mur de clôture, afin de contrecarrer un projet de transformation du site en parking.
Il me reste à revenir au Cath'Car. Je suis stationné sur les bords du fleuve pour la nuit.
A mon retour, un gentil vieux monsieur vient me demander de l'aider à finir ses mots croisés. Nous en profitons pour nous raconter un peu nos vies. A 19h il s'active car sa femme doit l'attendre pour diner. 😀😀
Nous avons réussi à terminer le mot croisé!!!
Comme d'habitude, j'étudie mon itinéraire pour demain et repère 2 villages qui m'intéresse. Je ferais pause déjeuner au premier et étape de nuit au second.
Vayres-Cadillac-sur-Garonne-Saint Macaire
Saint Macaire
Entourés de remparts, cette cité médiévale est un remarquable ensemble architectural moyenâgeux.
J'arrive très vite près de l'église Saint-Sauveur et Saint-Martin.
Elle faisait partie d’un ancien prieuré bénédictin.
J'ai de la chance car l'organiste est en répétition et j'en profite.
Je reprends ma balade, et découvre un peu partout des hirondelles et des fourmis sur les murs.
Renseignements pris à l'office du tourisme, une associations d'artistes locaux organisent depuis 2020 "un été particulier" qui propose à des artistes des installations artistiques dans l'espace public.
Je continue ma découverte en prenant de petites rues
Je ressors du village par un escalier qui m'amène au pied des remparts et avec une vue sur la maison forte
Il est 16 heures, le soleil est toujours présent avec une température de 23°. Le temps idéal pour se balader.
Le second village repéré hier se trouve à 70 km. Hé oui il faut bien que j'avance quand même si je veux être chez les enfants au week-end.
Saint Justin
Situé dans le département des Landes non loin de Mont-de-Marsan, c'est une bastide crée en 1280 par la Vicomtesse du Marsan et les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Je suis stationné sous des marronniers bien à l'ombre et je vais passer une nuit très calme.
Tara est ravie de se dégourdir les pattes
Fin de matinée, je pars à la découverte de cette petite cité avec l'envie de boire mon café.
La place centrale de la bastide et ses arcades
L'abbé Camille Jean-Joachim Tauzin est l'auteur d'une monographie de Saint-Justin, d'un ouvrage sur la Fronde et d'un autre sur "Louis XI et la Gascogne". Il écrivit des poèmes en gascon (en patois comme on disait à l'époque) qui ont été traduits en français et dont le recueil est intitulé "Tauziès". Plaque sur la maison où il à vécu.
Le village est joli mais petit, j'ai même pas trouvé où boire mon petit café.
Je reste sous mes marronniers pour déjeuner avant de repartir plus loin.
Plus loin, plus loin... C'est vite dit. Je fais exactement 4,3 km pour me poser à
Labastide d'Armagnac
Au cœur du vignoble de la plus vieille eau-de-vie de France, c'est un village plein de charme. Cette bastide médiévale fondée par le Comte d'Armagnac date de la fin du XIIIème siècle. Elle est labelisée "Petite cité de caractère".

La remarquable place royale dont le dessin inspira Henri IV pour construire la place des Vosges à Paris.
Je déambule dans toutes les petites rues hors la place principale

Le mur du chevet est décoré d'une peinture d'architecture en trompe-l'œil en camaïeu réalisée par le peintre Seroni en 1831. C'est une peinture en pigments naturels fixée à la colle.
En revenant vers le Cath'Car, je passe devant le château de Prada
Demeure historique construite par la famille De Bouglon en 1764. Ce château est un domaine viticole d'exception. Le vignoble s'étend sur 2,5 ha au cœur du petit village médiéval réputé pour l'excellence de son terroir.
En face du Cath'Car se trouve un vieux lavoir et une fontaine.
Fontaine et lavoir Las Canèrès du nom du quartier où la fontaine et le lavoir se trouve à l'endroit de la résurgence de la nappe.
Village magnifique avec une atmosphère très zen.
En fin d'après midi, je fais 40km pour faire étape à
Aire sur Adour
L'aire de Camping car repéré ne me plais pas, je reviens me poser au pied des arènes sur les bords de l'Adour, ce qui me permet au matin de faire quelques jolies photos avec le soleil qui se lève.
Je fais un petit tour rapide de la ville, le temps de boire mon café, il faut quand même que j'arrive à Salies pour le weekend.
Anciennes halle aux grains
En revenant au Cath'Car, un pêcheur est en train de se battre avec gros poisson. Après 20 minutes, il remonte cette carpe (qu'il remet à l'eau) après les photos d'usages des personnes qui ont suivi l'affaire. Inutile de vous dire qu'il était très fier de sa prise qui d'après lui fait une quinzaine de Kg.

Il est midi et je file jusqu'à
Morlanne
Petite commune de 600 habitants, qui offre un bel espace de stationnement derrière la salle polyvalente.
Ce qui m'a incité à m'arrêter c'est cette présentation
"Installé depuis plus de dix siècles sur une crête étroite, Morlanne, village flanqué de ses forteresses (son château fort, son église fortifiée, sa maison Belluix...) veille en sentinelle au portes du Béarn."
L'église fortifiée Saint-Laurent. Cet édifice est attesté dès le Xè siècle. Ses parties les plus anciennes datent du XIIIeè siècle.
La maison Belluix car c’est la famille Belluix qui est à l’origine de sa construction à la fin du XVes. Jurats de père en fils, la famille s’enrichit et voudra montrer sa puissance financière.
J'emprunte la carrère du château. Rectiligne, et construite afin de faire se rejoindre le Château et l’église, cette rue abrite des maisons pittoresques et typiques béarnaises.
J'arrive au château construit en 1373 par Gaston Fébus pour son demi-frère Arnaud Guilhem. Il choisit Morlanne comme bastion défensif lors de la Guerre de Cent Ans.
La Grange
Le château se visite mais je n'ai plus le temps, il faut que j'avance.
Ma dernière étape avant de retrouver les enfants sera
Navarrenx
Cette commune est labellisé Plus Beaux Villages de France, et c'est l'une des plus ancienne cité du Béarn.
Etape sur les chemins menant à Compostelle, cette bastide médiévale a pour particularité d'être également la première cité bastionnée de France...
Elle est traversée par le Gave d'Oléron
Je suis stationnée au pied des remparts qui font 1600 mètres de long et plus de 10 mètres de hauteur.
Après une bonne nuit et un grande balade avec Tara, je vais faire le tour de la ville.
J'entre par la porte d'Espagne ou Porte Saint Antoine
Jadis prospère grâce à sa situation géographique à mi-chemin entre le Puy en Velay et Saint-Jacques-de-Compostelle, Navarrenx cultive depuis toujours un esprit d’hospitalité. Empruntée par des milliers de pèlerins jacquaires, la Via Podiensis (GR 65) est la voie la plus fréquentée reliant le Puy en Velay aux Pyrénées. Sur ce chemin, le village de Navarrenx constitue la dernière halte avant le Pays Basque et la traversée de la chaîne montagneuse vers Roncevaux. Une ville étape appréciée par plus de 12 000 pèlerins par an de nos jours !
Un petit musée dédié à un enfant du pays Milou Gérony, et mémoire de la ville
Octobre rose s'affiche partout dans la commune sous beaucoup de forme
L'église Saint Germain
J'ai rarement l'occasion de voir le dessus du Cath'Car
La poudrière
Un beau parcours depuis Vayres pour arriver à Salies de Béarn.
Il me reste 30km à faire pour retrouver les enfants
Voilà, le weekend est déjà terminé. Les enfants reprennent le travail, Petite-fille est retourné à la Fac et mamie reprends la route.
Une étape au Leclerc de Urrugne comme d'habitude pour faire un plein de courses, de gaz.....et la frontière espagnole à 10km.
Une petite prévision de la suite
Les points verts seront surement des arrêts visites
a bientôt
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